Rapport d’activité Tunisie: Vers une croissance durable

économie Tunisienne

Dans la cinquième année du printemps arabe, la Tunisie, en dépit de défis rigoureux, offre un véritable succès dans les pays arabes en transition, dont l’Égypte, la Libye et le Yémen. L’évolution sociopolitique du pays contraste fortement avec une grande partie de la région, qui se trouve dans la tourmente. Comme l’a écrit le journal The Guardian: «Une nation, qui est une exception dans le monde arabe pour avoir complété pacifiquement un processus électoral démocratique après la chute de son dictateur, c’est la Tunisie. La Tunisie post-révolutionnaire jette les bases d’un nouveau modèle de développement, une assistance financière et technique requise pour des réformes structurelles globales et un programme d’investissement public cohérent.

Sans aucun doute, 2015 a marqué une étape cruciale dans l’histoire de la Tunisie, avec la formation d’un nouveau gouvernement d’inclusion en février dirigé par le président Beji Caib Essebsi suite à l’adoption d’une nouvelle Constitution fin 2014 qui oblige l’Etat à gérer efficacement les ressources publiques et à servir ses citoyens en adhérant à des règles claires de transparence et de responsabilité. Les autorités sont désormais confrontées à la tâche de redresser l’héritage du régime de Zine el Abidine Ben Ali (1987- 2011) et de jeter les bases d’une nouvelle Tunisie optimiste.

Une situation économique critique

Le manque de ressources en hydrocarbures de la Tunisie, comparé à ses vastes voisins désertiques, l’Algérie et la Libye, est plus que compensé par d’autres atouts. La Tunisie renferme une population jeune et bien éduquée ainsi que des entrepreneurs talentueux, une économie traditionnellement ouverte et diversifiée offrant un énorme potentiel de développement dans le tourisme, l’agriculture, la fabrication et les services, une sophistication technique et un riche patrimoine naturel et culturel. Elle est caractérisée par un emplacement géographique stratégique faisant du pays une base idéale pour les réexportations vers le sud de l’Europe et les marchés du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

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Une population jeune et bien éduquée placera la Tunisie en bonne position en s’efforçant d’atteindre ses objectifs de développement. Autre part, le modèle de développement pré-révolutionnaire n’a pas réussi à générer une croissance inclusive. La nouvelle Tunisie doit s’appuyer sur ces atouts pour offrir des opportunités économiques et une plus grande cohésion sociale.

En septembre 2014, la conférence internationale «L’investissement en Tunisie et le démarrage de la démocratie» a présenté une stratégie de développement à long terme. En effet, il y a 22 nouveaux projets ouverts à l’investissement étranger, évalués à 22 milliards d’euros (25 milliards de dollars) dans des secteurs stratégiques (aéronautique, Pharmaceutique, textile, technologies de l’information et de la communication, les services de santé et le tourisme). Il existe de nombreuses opportunités supplémentaires pour l’expertise étrangère nécessaire à la réforme du secteur bancaire, au développement du marché des capitaux et à la modernisation du secteur des infrastructures.

Naviguer dans la récupération nationale

Dans une période marquée par des retombées accrues des conflits régionaux, une transition prolongée, des troubles sociaux récurrents et des conditions économiques mondiales fragiles, la Tunisie a fait preuve d’une résilience remarquable et d’une volonté nationale de surmonter les chocs exogènes. En effet, l’économie a évité une récession pure et simple avec une croissance du PIB réel de 2,9% par an en 2012-2014 et une inflation plafonnée à 6%, grâce à une politique monétaire prudente.

croissance tunisie

La dette publique a augmenté régulièrement depuis 2011 en raison des mesures de relance budgétaire. De plus, les subventions à l’énergie ont été réduites, libérant ainsi des ressources limitées pour les dépenses prioritaires dans les projets d’immobilisations, la santé et l’éducation. Cependant, avec un taux de chômage officiel de 15,2%, il faut pousser des réformes et des investissements favorisant la croissance, principalement dans les régions défavorisées pour répondre aux aspirations des populations à une prospérité partagée. Le Fonds monétaire international (FMI) salue la stabilisation de la Tunisie, mais a souligné qu’il fallait au moins trois années de réformes douloureuses et politiquement difficiles pour relancer la croissance à la suite de la révolution de 2011.

L’influence de l’économie Mondiale

La forte croissance de la zone euro a touché la Tunisie en premier lieu par le biais de liaisons commerciales, puisque plus de 70% des exportations sont destinées à l’Union européenne (UE). Une analyse récente du FMI suggère qu’une baisse d’un point de pourcentage de la croissance de l’Europe se traduit par une baisse de 0,6 point de la croissance de la Tunisie. L’UE finance également de grands projets d’investissement, mais les clauses de l’accord interdisent aux pays non membres de participer à des projets financés par l’UE en Tunisie.

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