Les souffrances du peuple tunisien dues à la hausse des prix
Depuis la révolution, les tunisiens sont témoins d’une escalade inexorable des prix des denrées de base, essentielles à leur subsistance quotidienne. Cette inflation, graduelle mais implacable, suscite d’abord une vague de consternation, mais au fil du temps, une résignation s’installe insidieusement. Dans les files d’attente caisses des échoppes et sur les étals des marchés, les murmures désabusés témoignent de la conviction partagée que tout est devenu excessivement onéreux.
Le passage en caisse, autrefois anodin, s’est mué en une épreuve anxiogène pour les Tunisiens. De plus en plus fréquemment, des clients se voient contraints d’abandonner quelques articles faute de pouvoir acquitter la totalité de leur panier. Les regards scrutateurs se posent sur les tickets de caisse, les calculs s’entrecroisent, les exclamations étonnées fusent, mais la gravité de la détérioration de la qualité de vie échappe souvent à la conscience collective.
Ces hausses tarifaires découlent de diverses causes, mais elles ravivent la nostalgie d’une époque où même les moins nantis pouvaient se sustenter décemment, où la classe moyenne pouvait s’offrir le luxe d’un panier garni sans trop de privations. A l’aune de cette réalité désolante, les raisonnements sophistiqués perdent leur pertinence : Lorsque l’on doit acquérir au détail ce que l’on achetait jadis en quantités, toute justification savante se trouve reléguée à l’arrière-plan. Les courbes de l’économie importent peu lorsque le ventre réclame son dû.
Les causes de l’inflation des prix en Tunisie
Les racines du déficit d’approvisionnement et de l’envolée des prix plongent dans une tendance inflationniste mondiale, exacerbée par le conflit russo-ukrainien. Cette guerre a entraîné la suspension de l’exportation de nombreux produits de première nécessité, tels que les céréales et hydrocarbures.
La Banque mondiale prévoit une augmentation de 40% du prix des céréales tout au long de l’année 2022. Cette hausse découle de l’augmentation des coûts de production, notamment en raison de la flambée des prix des engrais, conjuguée à l’interdiction d’exportation des céréales en Inde. Les huiles végétales ont subi une trajectoire similaire, bien que le dernier rapport de la FAO annonce une légère baisse de leurs prix, suite à la levée de l’embargo sur leur exportation par l’Indonésie. Le prix du sucre a également connu une diminution, portée par l’augmentation progressive de la production de sucre en Inde.
Par ailleurs, l’augmentation des prix des aliments pour le bétail a entraîné une hausse significative des prix de la viande et de volaille, dépassant les 40% à l’échelle mondiale. Cette flambée s’explique également par la hausse inédite de la valeur du dollar depuis 20 ans, impactant les coûts d’importation pour les pays en développement.
En outre, l’intervenant souligne l’augmentation des coûts de transport de plus de 500%, attribuée à l’envolée des prix des hydrocarbures.
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