L’économie informelle, également appelée économie parallèle ou économie clandestine, fait référence aux activités économiques qui ne sont pas officiellement enregistrées ou réglementées par le gouvernement. En Tunisie, l’économie informelle est un phénomène courant qui joue un rôle important dans l’économie du pays. Selon une étude de la Banque Mondiale, l’économie informelle en Tunisie représente environ 54% du PIB du pays. Cela signifie que près de la moitié de l’activité économique se déroule en dehors au cadre légal. Les secteurs les plus concernés par cette économie informelle sont l’agriculture, le commerce, le transport, l’artisanat et la construction.
Les causes de l’économie informelle
Plusieurs facteurs contribuent à l’essor de l’économie informelle en Tunisie. Tout d’abord, la difficulté d’accès au marché du travail formel est un facteur important. Le taux de chômage est élevé, en particulier chez les jeunes diplômés. Les opportunités d’emploi formel sont limitées, ce qui pousse les travailleurs à chercher des alternatives informelles pour gagner leur vie. Dans ce contexte l’économie informelle offre une alternative aux travailleurs qui ne parviennent pas à trouver un emploi dans le secteur formel. Un autre facteur est la lourdeur des procédures administratives et fiscales. Les formalités pour créer une entreprise ou pour obtenir les autorisations nécessaires sont souvent longues et coûteuses. De même les impôts et les charges sociales sont perçus comme trop élevés. Dans ce sens, l’économie informelle apparaît comme une solution pour éviter les contraintes administratives et fiscales. Enfin, l’économie informelle peut être liée à la tradition. Dans certaines régions, les activités économiques informelles ont une longue histoire et font partie de la culture locale. Elles sont souvent transmises de génération en génération et peuvent être considérées comme des modes de vie.
Les conséquences de l’économie informelle
L’économie formelle en Tunisie est un phénomène très répandu et ses conséquences sont multiples. D’une part, l’économie informelle représente une source de revenus pour de nombreux Tunisiens, spécialement les plus démunis. Les travailleurs de l’économie informelle peuvent être des vendeurs ambulants, des artisanats, des travailleurs agricoles, des employés domestiques, des conducteurs de taxi non autorisés et bien d’autres. Ces travailleurs sont toujours exclus du marché du travail formel, soit parce qu’ils ne remplissent pas les conditions légales pour y accéder, soit parce que les emplois formels sont rares.
D’autre part, L’économie informelle a des conséquences négatives pour l’économie tunisienne. Tout d’abord, elle réduit les recettes fiscales de l’Etat et rend plus difficile la mise en place de politiques publiques efficaces. En effet, les travailleurs de l’économie informelle ne paient pas d’impôts sur leurs revenus et ne contribuent pas aux systèmes de protection sociale. En conséquence, l’Etat dispose de moins de ressources pour financer des services publics tels que les soins de santé, l’éducation ou les infrastructures.
De plus, l’économie informelle peut entraîner une concurrence déloyale entre les travailleurs formels et informels. Les entreprises formelles doivent respecter les lois et les règlementations en vigueur, ce qui implique des coûts supplémentaires tels que les impôts, les cotisations sociales, les assurances et autres. Les travailleurs de l’économie informelle ne supportent pas ces coûts, ce qui leur permet de vendre leurs produits ou services à des prix inférieurs. Cela peut entraîner une distorsion du marché et la perte d’emplois formels.
Enfin, l’économie informelle peut également contribuer à la précarité des travailleurs. Les travailleurs de l’économie informelle sont souvent privés de droits sociaux tels que la sécurité sociale, l’assurance chômage et les congés payés. Ils sont également exposés à des risques professionnels dont les accidents du travail, les maladies professionnelles et les conditions de travail précaires.
Pour réduire les conséquences négatives de l’économie informelle en Tunisie, il faut mettre en place des politiques visant à encourager l’emploi formel et à réguler le secteur informel. Cela peut être réalisé en simplifiant les procédures administratives pour créer une entreprise, en améliorant les conditions de travail et en offrant des avantages sociaux aux travailleurs formels.
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